Le projet doit respecter la qualité de vie
Sud-Ouest, 25 octobre 2010 06h00 | Par PHILIppe Hemmert
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À l'approche du choix du projet définitif d'éco-quartier, l'association des riverains évoque ses sujets d'inquiétude. La mairie, de son côté, se veut rassurante.
La Ville va, dans les semaines qui viennent, arrêter son choix en ce qui concerne le projet définitif d'éco-quartier sur le site du Maharin. Rappelons que trois cabinets d'architectes ont planché sur ce dossier au cours des derniers mois : Babled-Nouvet-Reynaud (Paris), Forma 6 (Nantes) et Leibar-Seigneurin (Bayonne). Les esquisses de leurs travaux ont d'ailleurs été - brièvement - exposées à deux reprises cet été à la Maison pour tous.
Toutefois, il faudra à la commission d'appel d'offres trancher non pas entre ces trois propositions, mais entre cinq. Une nouvelle réglementation européenne est en effet passée par là et a contraint la Ville à rouvrir la consultation aux cinq équipes qui avaient initialement candidaté pour la maîtrise d'œuvre sur ce projet.
En attendant, ce sont les riverains qui ne se disent toujours pas rassurés sur un certain nombre de points. Ils sont d'ailleurs allés récemment à la rencontre de Jean-Pierre Voisin, adjoint à l'urbanisme, pour lui faire part de leurs motifs d'inquiétude.
Logements sociauxL'association Bien vivre autour du Maharin, dans laquelle ceux-ci se sont regroupés, évoque notamment le risque d'inondation. « Aucun des projets présentés ne garantit que les futurs logements ne seront pas inondables lors de fortes crues », estime Gilbert Tisset, nouveau président, qui a pris la suite de Guy Chevalier. « Les bassins de rétention sont peut-être efficaces en cas d'une violente précipitation, mais pas lors de pluies durables, comme c'est souvent le cas l'automne. »
Elle se dit surprise par certaines hauteurs de construction apparues sur les esquisses - R + 4, alors que R + 3 semblait être un seuil maximal - et craint également pour la densification du trafic dans le secteur, dans la mesure où plusieurs centaines de voitures vont inévitablement venir s'agréger sur la circulation actuelle.
Enfin, le nombre de logements prévus dans ce programme (il tourne autour des 300) est qualifié de « démesuré » par les riverains qui aimeraient bien voir ce chiffre divisé par deux. Un ensemble dont ils proposent d'ailleurs, au passage, qu'il soit exclusivement réservé à l'habitat social, avec accession à la propriété.
« Nous partageons la nécessité de réaliser des logements sociaux à Anglet et ne sommes pas contre un projet valorisant l'espace du Maharin, mais nous entendons que celui-ci respecte, à l'arrivée, la qualité de vie dans ce quartier », résume Gilbert Tisset.
Réunion publiqueDe son côté, Jean-Pierre Voisin entend lever les doutes. « Ce que nous allons faire va considérablement améliorer l'hydrographie sur le secteur », affirme-t-il. « Nous allons créer une plaine inondable et, en amont, près du Refuge, plusieurs bassins de rétention. La conjugaison des deux doit permettre de traiter les crues. »
S'agissant du nombre de logements, l'adjoint à l'urbanisme estime qu'il faut accepter une certaine densité, afin notamment d'économiser le foncier. « Un programme de 280 à 300 logements nous paraît raisonnable, c'est en tout cas une densité inférieure à celle d'autres sites comme à Erdian par exemple, où l'on construit actuellement 500 logements sur une surface moindre de moitié. »
Quant à la circulation, l'élu estime que son augmentation induite est inévitable et que c'est là un problème qui se pose pour chaque opération immobilière. « Mais, dit-il, nous allons demander aux services d'étudier des améliorations pour la sécurité, notamment du côté de la rue de Millet et de l'avenue des Pyrénées. » Aux yeux de Jean-Pierre Voisin, il s'agit d'envisager cette question dans sa globalité avec les autres modes de transport. « Trois lignes de bus auront un tracé qui tiendra compte de l'éco-quartier, l'une d'entre elles pourrait même entrer sur le site. »
Jean-Pierre Voisin rappelle qu'une nouvelle phase de concertation s'ouvrira après le choix du projet définitif. L'association Bien vivre autour du Maharin prévoit quant à elle d'organiser une réunion publique en novembre.